Ce matin en écoutant BFM TV (eh oui ! Personne n’est parfait), j’ai entendu parler de la « nouvelle » réforme de l’orthographe, je mets des guillemets parce qu’elle date de 1990, pour le petit rappel 1990 c’est ça :
Un mélange de coiffures improbables et de pantalons aux couleurs qui piquent et que l’on portait au-dessus du nombril…
Qu’on s’entende bien, je n’ai rien contre cette époque ni contre sa musique, je voulais juste resituer l’année où cette réforme a été écrite, parce que ça remonte quand même !!! On est donc en droit de se demander :
« Mais pourquoi maintenant??? »
Je ne sais pas, ils s’ennuyaient et avaient envie d’entendre les Français râler un peu… 😉 Non, en fait, l’orthographe révisée (oui, il ne s’agit pas de réforme en réalité) est censée être appliquée depuis 1990.
Je ne suis pas une vieille réac’ et je pense que les changements peuvent être bons quand ils tirent la langue vers le haut…
Soyons francs, dans cette révision, une partie des changements semble un peu inutile (prenons l’exemple de « nénuphar » → « nénufar »).
Je vous avoue qu’au début j’ai été un peu dégoûtée, mais je me suis apaisée et je l’ai regardée de plus près, rassurons-nous, nous sommes quand même loin de la mort prochaine de la langue française que nous annoncent les médias alarmistes.
Et il faut quand même rappeler que conformément à la décision de l’Académie française « aucune des deux graphies [ni l’ancienne ni la nouvelle] ne peut être tenue pour fautive ». Donc si on reste positif et qu’on regarde ça avec un esprit calme, nous aurons deux possibilités pour écrire certains mots.
Les changements en 10 points :
Je vous laisse un petit topo avec les points principaux du changement :
- Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d’union.
vingt et un → vingt-et-un
deux cents → deux-cents
un million cent → un-million-cent
trente et unième → trente-et-unième
- Dans les noms composés (avec trait d’union) du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel.
un compte-gouttes, des compte-gouttes → un compte-goutte, des compte-gouttes
un après-midi, des après-midi → un après-midi, des après-midis
- On emploie l’accent grave (plutôt que l’accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser leur orthographe), au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder, et dans les formes du type puissè-je.
événement → évènement
réglementaire → règlementaire
je céderai → je cèderai
ils régleraient → ils règleraient
Observation Devant une syllabe muette, on écrit donc toujours è, sauf dans les préfixes dé- et pré-, les é- initiaux ainsi que médecin et médecine.
• La règle de base est généralisée : évènement ressemble désormais à avènement ; règlementaire s’écrit comme règlement.
- L’accent circonflexe disparaît sur i et u.
On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif et dans cinq cas d’ambigüité.
Coût → cout
entraîner, nous entraînons → entrainer, nous entrainons
paraître, il paraît → paraitre, il parait
Observation Les mots où le circonflexe est conservé parce qu’il apporte une distinction de sens utile sont : les adjectifs masculins singuliers dû, mûr et sûr, jeûne(s) et les formes de croître.
- Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent sur le modèle de peler ou d’acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants. Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris interpeller).
j’amoncelle → j’amoncèle
amoncellement → amoncèlement
tu époussetteras → tu époussèteras
- Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui s’appliquent aux mots français.
des matches → des matchs
revolver → révolver
- La soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier :
– dans les mots composés de contr(e)- et entr(e)- ;
– dans les mots composés d’extra-, infra-, intra-, ultra- ;
– dans les mots composés avec des éléments « savants » (hydro-, socio-, etc.) ;
– dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère.
contre-appel, entre-temps → contrappel, entretemps
extra-terrestre → extraterrestre
tic-tac, week-end → tictac, weekend
porte-monnaie → portemonnaie
- Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s’écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont aussi une consonne simple. Font exception à cette règle colle, folle, molle et les mots de la même famille qu’un nom en -otte (comme botter, de botte).
corolle → corole
frisotter, frisottis → frisoter, frisotis
• Là encore, il s’agit de supprimer des incohérences : corole s’écrit désormais comme bestiole ; mangeoter suit neigeoter.
- Le tréma est déplacé sur la lettre u prononcée dans les suites -güe- et -güi-, et est ajouté dans quelques mots.
aiguë, ambiguë → aigüe, ambigüe
ambiguïté → ambigüité
arguer → argüer
Observation Les mots dans lesquels est ajouté un tréma sont : argüer (j’argüe, nous argüons, etc.), gageüre, mangeüre, rongeüre, vergeüre.
• Le déplacement du tréma évite des difficultés de lecture ; son ajout empêche des prononciations jugées fautives.
Comme celui de faire, le participe passé de laisser suivi d’un infinitif est invariable.
elle s’est laissée maigrir → elle s’est laissé maigrir
je les ai laissés partir → je les ai laissé partir
Vous trouverez les rectifications de l’orthographe ici.

